środa, 1 sierpnia 2012

L'Insurrection de Varsovie 1944





Varsovie, été 1944. Les troupes soviétiques s’approchent. Les Allemands semblent désorientés. Qui va être le maître des lieux? Les autorités polonaises clandestines hésitent. L’enjeu est très important, mais les moyens sont presque nuls. Finalement la décision est prise. Le 1-er août, à 17 heures, commence un grand soulèvement contre les occupants allemands. Son but - libérer la capitale polonaise avant que l'Armée Rouge n'entre dans la ville. 25 000 membres de l’Armée de l’Intérieur (Armia Krajowa), qui était une force clandestine polonaise, et dont 10% à peine était armé, contre 50 000 soldats allemands d’une armée régulière, bien formée et bien équipée, disposant des avions, des chars et de l’artillerie lourde qui n’arrêtait pas de bombarder les quartiers libérés.

Pour un Kowalski, qui est un Durand polonais, l’Insurrection de 1944 est l’indiscutable symbole d’un patriotisme sans limites. La preuve en est dans les foules qui visitent le Musée de l’Insurrection à Varsovie, mais aussi dans le pullullement des groupes d’enthousiastes qui tentent de nous rappeler notre histoire en plein-air. C’est comme une sorte de défoulement après de longues années sous le régime communiste où l’Insurrection était un sujet tabou. Un jeu alors? Une distraction? Non, c’est beaucoup plus!
Les gens qui n’ont jamais connu la guerre dévorent des bouquins d’histoire en y cherchant des informations sur les uniformes et les armes, des détails sur les batailles célèbres et celles tombées en oubli, ou des descriptions de grandes campagnes. Mais un jour, ils s’aperçoivent que la lecture ne leur suffit plus. Ils commencent donc à chercher un moyen leur permettant  de partager cette passion avec autrui. Ils découvrent des forums spécialisés sur la Toile. À force de participer à des discussions, souvent violentes et acharnées, y trouvent des amis et des adversaires. Puis de la vie virtuelle ils passent à la réalité. Des rencontres aboutissent à la création de groupes informels de volontaires qui désirent faire quelque chose auprès d’un grand public. Car ils ont découvert que derrières leurs lectures et leurs discussions se cachent de vrais individus, en chair et en os. Ceux qui ont passé la guerre en civil, et ceux qui ont combattu l’arme à la main.
Ils commencent à les chercher, et trouvent de vieilles dames et des vieillards de 80-90 ans. Comment leur rendre hommage? En faisant découvrir l’histoire de leurs vies aux autres, aux jeunes surtout, à la génération des bandes dessinés et des jeux Pokemon. On organise des rencontres dans des écoles où les jeunes sont confrontés aux gens qui pendant la guerre avaient le même âge. À la grande surprise de certains ça crée des liens.
Les membres des groupes deviennent les successeurs des soldats des groupements de l’Armée de l’Intérieur. Comme ceux qui sont devenus membres de la garde du drapeau du Groupement Radosław. Ils sont 50. La plupart de Varsovie, mais il y en a aussi qui viennent de Puławy, Radom ou Częstochowa. Ils accompagnent les anciens dans leur vie, pendant les fêtes nationales, et trop souvent dans leur dernier chemin...
Mais le grand public réclame une fête. Pourquoi donc pas en profiter? Pourquoi ne pas organiser dans les rues de Varsovie une mise en scène des batailles livrées aux Allemands? Avec de la poudre et une vaste gamme d’effets pyrotechniques on peut attirer l’attention des jeunes vers ce temps où la vie d’un individu ne comptait guère, mais quand le mot « Patrie » gardait toujours son sens profond.
Les autorités municipales leur viennent à la rescousse, comme, par exemple,  dans le cas de la reconstruction de la bataille à  PWPW (l’Imprimerie polonaise des Papiers de Valeur) organisée par la Mairie, la Fondation Polonia Militaris et le Groupement Radosław. En fin juillet 2006, les habitants de Varsovie et les touristes ont pu suivre le cours des évenements du 2 auôt 1944. Une centaine d’acteurs en uniformes et habits de l’époque qu’ils ont dû trouver eux-mêmes, en participant à des enchères sur Internet, en fouillant les marchés aux puces  ou les greniers de famille, et ayant à leur disposition des voitures du temps de la II guerre mondiale telles qu’un véhicule blindé SdKfz 251, un camion Opel Blitz, VW Kubelwagen ou une moto Sahara, présentaient l’attaque des troupes polonaises à l’imprimerie. Une victoire qui a coûté cher.  La mise en scène était accompagnée d’un commentaire simultané de Bogusław Wołoszański, historien, auteur de plusieurs émissions télévisées sur la Seconde Guerre mondiale. Les participants du vrai combat de 1944, Juliusz Kulesza „Julek” et Jerzy Kucharski „Gryf” ont beaucoup apprecié cette manifestation . 
Vivre une telle « aventure » comme acteur, provoque d’inoubliables émotions et agrandit leur passion. Peu importe qu’il y ait des grincheux qui les appellent des héros en collants . La reconstitution des combats n’est pas un jeu de guerre pour les gamins. Elle finit toujours devant un monument qui célèbre les vrais héros de la vraie guerre. Elle est faite pour qu’on ne soit pas obligé d’en dresser de nouveaux. Mais si le sort était malin, on sait que de nouveaux héros se présenteraient à l’appel.